Le Maroc est le premier exportateur de produits halieutiques en Afrique depuis des décennies et en a exporté près de 723 000 tonnes pour une valeur de plus de 22,5 milliards de DH en 2018. Les produits congelés et les conserves constituent l'essentiel du volume exporté (49% et 24% respectivement).
La part des produits frais reste toutefois limitée à 2,2% (16 000 t) en poids et 6,6% (1 491 millions DH) en valeur et le Maroc est classé pour cette catégorie deuxième exportateur parmi les pays africains après la Mauritanie et la tendance est à la baisse (le record le plus élevé a été atteint en 2002 avec 71000 t). Ces produits frais sont principalement destinés au marché européen où des prix plus élevés sont obtenus. Etant donné que des produits similaires en provenance d’autres pays sont également en concurrence sur le même marché, il est primordial que les produits marocains conservent la plus haute qualité et une bonne réputation afin d’obtenir des avantages comparatifs par rapport aux autres produits comme le préconise l’axe «compétitivité», l’un des trois piliers de la stratégie Halieutis.
Reconnaissant cette nécessité, une société japonaise "MARS Company", spécialisée dans les industries du froid appliqué dans le domaine agroalimentaire, a réalisé en concertation avec le Département de la Pêche Maritime et l’appui de l'Agence japonaise de coopération internationale, une étude scientifique pour l’évaluation de l’efficacité de deux technologies de pointe : la glace en flocons «Seasnow» produite à base d'eau salée contrôlée et le système de réfrigération «Kuraban», qui réduisent la croissance bactérienne et conservent plus longtemps la fraîcheur des aliments, dans l'environnement marocain.
Le Centre a été chargé de l’évaluation scientifique des performances de ces innovations technologiques en utilisant des échantillons de différentes espèces exploitées localement telles que la.
Les résultats des expérimentations menées par les chercheurs du Centre Spécialisé de Valorisation et de Technologie des Produits de la Mer (CSVTPM) de l’Institut National de la Recherche Halieutique (INRH) sur un groupe d’espèces marines (dorade, seiche, crevettes et sardine) ont présentés aux acteurs du secteur halieutique marocain lors d’un séminaire de diffusion organisé le 11 Décembre à Agadir. Cette étude confirme les performances de ces nouvelles technologies qui permettent de doubler la conservation des produits halieutiques par comparaison aux systèmes classiques.
Lors de ce séminaire, il a été souligné que le recours à ces innovations technologiques est de nature à améliorer la chaîne d’approvisionnement en poisson, aussi bien pour les industries de valorisation telles que les industries de la conserve et de la semi-conserve, et favoriser l’exportation des poissons frais dont la part a régressé durant ces cinq dernières années aussi bien en poids qu’en valeur (respectivement 2,2% et 6,6% en 2018).