Le projet « Appui aux femmes pêcheurs pour un accès durable aux ressources halieutiques dans les zones les plus vulnérables du Maroc » a été lancé, jeudi 18 mars à Rabat, par le Département de la pêche maritime et l’Entité des Nations-Unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes).
Ce projet, qui s’étale sur une année, est l’objet d’un partenariat entre le Département de la pêche maritime -ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts-, ONU Femmes et la Représentation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO) au Maroc. Il bénéficie d’un soutien financier de 356.509,00 dollars américains du Gouvernement du Japon.
Son objectif est de contribuer à l’autonomisation économique des femmes pêcheurs à pied de devenir des actrices économiques sur leur territoire (Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Souss-Massa), tout en répondant à leurs besoins pour un meilleur accès à la sécurité alimentaire et une gestion optimisée des ressources halieutiques.
A travers le renforcement des capacités et l’accès aux technologies modernes, ce projet bénéficiera à près de 650 femmes pêcheurs. Le projet s’inscrit dans le cadre du programme d’autonomisation économique des femmes et de valorisation du travail des femmes dans le secteur halieutique, dans lequel le Département de la Pêche Maritime est engagé depuis les années 2000, a indiqué, à cette occasion, la Secrétaire Générale du Département de la Pêche, Zakia Driouich.
Il est également en ligne avec les Hautes Directives de SM le Roi Mohammed VI et les orientations du programme national intégré d’autonomisation économique des femmes et des filles à l’horizon 2030 (Maroc-Attamkine), a relevé Mme Driouich, ajoutant que ce projet ambitionne de renforcer l’autonomisation et la position économiques des femmes dans le secteur de la pêche tout en améliorant leurs conditions de travail et de vie dans les zones rurales. De son côté, la Représentante du Bureau ONU Femmes Maroc, Leila Rhiwi, a relevé qu’à l’échelle mondiale, les pays ayant réussi à réduire considérablement les inégalités de genre sont situés à des niveaux élevés de performances économiques et de développement humain.
Selon Mme Rhiwi, le travail rémunéré constitue l’un des fondements de l’égalité réelle des femmes, surtout lorsqu’il est compatible avec un partage entre les femmes et les hommes des responsabilités et lorsqu’il laisse aux femmes suffisamment de temps pour avoir des loisirs et de se former, entre autres.
Le projet lancé aujourd’hui s’intéresse précisément aux femmes travailleuses dans le secteur de la pêche, domaine où l’activité économique des femmes est d’autant encore plus précaire, a-t-elle relevé, ajoutant que les coopératives de ce secteur d’activité ne sont pas suffisamment rentables et en mesure de fournir aux femmes pêcheurs des revenus décents et réguliers, a poursuivi Mme Rhiwi.
« Ces besoins que nous avons identifiés dans le projet que nous lançons aujourd’hui seront renforcés dans le cadre d’une approche chaine de valeurs adaptée au contexte des zones d’intervention, allant de la production de matières premières à la commercialisation et distribution des produits finis, en passant par la transformation et la valorisation des produits, a ajouté Mme Rhiwi.
Pour sa part, la Représentante de la FAO au Maroc, Florence Rolle, a fait savoir qu’il s’agit d’une « excellente action » étant donné que le secteur de la pêche joue un rôle très important au Maroc notamment pour la sécurité alimentaire.
« Les femmes jouent un rôle crucial dans le secteur de la pêche mais leur travail n’est pas toujours reconnu », a-t-elle déploré, ajoutant que l’agence technique de la FAO intervient dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture sur le renforcement des capacités. L’Ambassadeur du Japon au Maroc, Takashi Shinozuka, a, de son côté, indiqué que ce projet s’adresse à une catégorie qui a été influencée par les répercussions de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, relevant que ce projet vise notamment à renforcer les capacités des femmes et à leur permettre à accéder aux technologies modernes.
« Nous sommes heureux de pouvoir apporter une pierre de plus à la construction du Maroc de demain conformément à la vision de SM le Roi Mohammed VI », a-t-il dit. Cet événement, présidé par Mme Driouich et Mme Rhiwi, a été l’occasion de présenter les grands axes d’intervention du projet ainsi que les modalités de partenariats stratégiques multipartites avec tous les intervenants.