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Les propriétaires des unités frigorifiques à Dakhla et Laâyoune s’insurgent contre les autorités au sujet des prix du poulpe.

Ayant échoué à obtenir une prolongation du repos biologique, les propriétaires des unités frigorifiques craignent de subir des pertes financières plus importantes suite à la décision du Ministère des Pêches de libéraliser les prix du poulpe à l’export, et ce en pleine accumulation de stocks de la saison.
Les congeleurs ont appelé Taieb Rhafes à reporter la libéralisation des prix jusqu’au 30 août afin de leur donner l’occasion d’écouler les stocks de la saison précédente – environ 10.000 tonnes - et de réduire leurs pertes qui avoisinent actuellement les 200 millions de dirhams, rapporte L’économiste.
Cependant, le Ministre est en voyage à l'étranger, et pendant que le secteur attend sa réponse, certains propriétaires de ces unités menacent de poursuivre leur ministère de tutelle en justice afin de défendre leurs droits. Initialement, le gouvernement avait donné aux congeleurs jusqu'au 15 juin pour écouler leurs stocks de poulpe congelé.
Les membres de la Commission parlementaire de pêche ont essayé de parvenir à un accord entre les deux parties, mais en vain.
Ce n'est pas la libéralisation des prix à l'export du poulpe qui constitue l’origine du problème, selon le Ministère, mais le nombre d’unités frigorifiques qui a sensiblement augmenté ces dernières années passant de 5 unités seulement en 1995 à près d'une centaine aujourd'hui.
Un responsable gouvernemental a déclaré que c’est aux congeleurs de se mettre d'accord avec les professionnels de la pêche hauturière sur les prix, au lieu de faire porter au Ministère leur propre échec. Les autorités considèrent la libéralisation des prix un choix économique stratégique et c'est aux professionnels de la pêche de s'adapter à cette nouvelle donne.
Certains analystes estiment que ce sont souvent les clients japonais qui intensifient les rivalités entre les professionnels de la pêche hauturière et les propriétaires des unités frigorifiques pour faire baisser les prix du poulpe. Ils ajoutent que les Japonais font en effet pression sur les petits congeleurs criblés de dettes pour les pousser à vendre aux prix que les acheteurs fixent eux-mêmes, et qui sont inférieurs aux prix recommandés fixés par la Commission de Concertation et de Suivi des Marchés et des Cours du Poulpe.